Les démons de minuit te rattraperont toujours mon petit (partie 6).

Jessica tournait et se retournait dans son lit, elle ne parvenait pas à retrouver le sommeil. Les draps se collaient sur sa peau qui dégoulinait de sueur, les couvertures étaient littéralement trempées, l'air était sec et suffocant. Jess se dégagea de la couette qui était à cet instant bien trop lourde pour son petit corps tout frêle, elle jeta celle - ci vers le côté droit du lit, elle s'écrasa rudement au sol comme le cadavre d'un animal ayant été percuté sur l'autoroute. Jess s'étira en prenant petit à petit conscience de son corps endolori puis elle se mit à déglutir, sa salive était si sèche qu'elle semblait inexistante, en sentant cette sensation désagréable Jess tendit son bras droit hors du lit pour attraper une bouteille d'eau qu'elle avait posé au sol la veille, elle siphonna la dernière lampée de cette eau si chaude qu'elle ne parvenait pas à la désaltérer suffisamment. Pourquoi faisait -il si chaud dans cette chambre ? 

Elle se dirigea vers le radiateur électrique situé en dessous de la fenêtre, il était réglé sur la température maximale, elle appuya sur le bouton off pour l'éteindre. Jess était maintenant assise sur le bord du lit, elle ferma les yeux tout en essayant de se remémorer la soirée de la veille, elle n'y parvenait pas c'était encore flou. Elle avait besoin de se mouiller le visage avec de l'eau bien fraîche, elle ne prit même pas le temps de s'habiller et se dirigea directement vers la salle de bain qui était juste à côté de la chambre. Le miroir qui lui faisait face, lui renvoyait un reflet qui manquait cruellement d'éclat et de vivacité, son teint était terne, son regard vitreux, deux énormes cernes marquaient le dessous de ses yeux car elle avait complètement oublié de se démaquiller avant de se coucher. Elle ouvrit le robinet tout en le réglant à la température minimale, elle rapprocha ses mains pour récupérer l'eau, elle approcha son visage, le mouilla abondamment tout en appréciant la sensation de fraîcheur et de bien être que cela lui procurait. 

-"Ah ! Je me souviens de cette foutue soirée !" 

Hier soir, elle était rentrée à pied du bar de Marco, sur le chemin elle s'était prise une sacrée averse qui ne manqua pas de la congeler jusqu'à l'os, le vent qui soufflait était comme une lame qui venait transpercer ses vêtements, il était tranchant comme jamais. Résultat des courses, elle était rentré chez elle trempée comme si elle avait sauté dans la Saône. De retour chez elle, elle prit l'ascenseur pour arriver jusqu'au sixième étages, elle attrapa les clefs qui étaient au fond de son sac à main, elle tourna deux fois la clef dans la serrure tout en tirant la porte vers elle, après avoir entendu le traditionnel "cloc" qui signifiait que la porte était désormais ouverte puis elle poussa la porte tranquillement. 

 À l'intérieur de l'appartement, il n'y avait pas de lumière, un ronflement lointain informait de la présence évidente d'une autre personne, il s'agissait du fiancé de Jess qui s'était assoupi sur le canapé, ça lui arrivait fréquemment de s'endormir devant une série netflix, cette fois - ci, il avait eu le réflexe d'éteindre le téléviseur avant de tomber dans le coma. Jess passa derrière le canapé, jeta un regard vers son mec qui dormait bouche ouverte,torse nu, un long filet de bave s'écoulait jusqu'à l'oreiller, sur la table basse du salon qui était en verre, on pouvait deviner des tâches de café qui avaient séchées, il y avait également un cendrier débordant de mégots, un grinder ouvert, un bocal rempli de marijuana. Cela faisait un moment que l'appartement avait besoin d'être aéré, Jess ouvrit la fenêtre du salon, l'air devenait à nouveau plus respirable. Jess ferma la porte puis se dirigea directement vers la chambre qui était situé au fond du couloir qu'elle emprunta en veillant à fermer la porte qui séparait le salon de la chambre. Une fois dans la chambre, elle ferma la porte derrière elle puis déposa ses vêtements trempés dans la panière de linge sale dans l'angle de la chambre, elle régla la température du radiateur au maximum en se disant qu'elle irait l'éteindre une fois que la pièce serait à température ambiante, ce qu'elle ne fit évidemment pas, puisque cinq minutes plus tard elle tomba dans un profond sommeil salvateur.